Un compte à vue gratuit… et sans frais, ça existe?

Une douzaine d’offres existent sur le marché belge. Mais seuls quelques comptes proposent des services complets.

Trente euros. C’est ce que coûtait un compte à vue pour un « profil standard » la dernière fois que le SPF Economie a étudié l’évolution des frais bancaires. Un client qui effectue huit retraits d’argent dans une autre banque que la sienne, deux retraits au guichet de l’agence et sept virements papier sur l’année, devait débourser 30,62 euros en moyenne pour tous ces services. Pour celui qui pouvait se passer des retraits en agence ou des virements papier, l’addition s’élevait à un peu plus de 20 euros.

Pourtant, bon nombre d’institutions font la promesse d’un compte à vue gratuit. Si, il y a quelques années, le sans frais était plutôt réservé à ceux qui ouvraient un compte en ligne sans bénéficier de service en agence, la frontière se brouille désormais entre l’offre digitale et l’option classique.

1 – Que contient le compte gratuit ?

Une douzaine de banques du marché belge proposent un compte aux frais annuels nuls. Pour certaines comme Belfius, ING ou KBC, il s’agit du compte de base. Il s’ouvre en ligne ou en agence, mais ne contient que les services les plus classiques : plateforme en ligne, virements électroniques, une ou deux cartes de paiement. Ceux qui recherchent un pack plus complet, avec des virements papiers inclus, la possibilité d’effectuer des virements urgents ou encore des protections en cas de vol ou perte de carte, sont invités à se diriger vers les comptes payants. Du moins cher, environ 2 euros par mois, on peut monter jusqu’à plus de 15 euros mensuels. La banque verte n’offre pas de formule gratuite sous le nom de BNP Paribas Fortis, mais propose un compte sans frais sous sa marque 100 % digitale : Hello Bank.

Pour d’autres, comme Argenta ou Keytrade, il s’agit d’une offre unique. L’année dernière, Deutsche Bank a également fait fusionner son offre de compte à vue en ligne et son compte classique pour offrir une seule option gratuite (celle de Keytrade est même rémunératrice puisque la banque accorde 5 cents par transaction à ses clients). Contrairement aux offres précédentes, celles-ci ont l’avantage de comprendre tous les services classiques, y compris et surtout une carte de crédit. Gratuite, elle le reste généralement, pour autant que le client l’utilise au moins douze fois dans l’année. Et à l’heure du commerce en ligne, rares sont les Belges qui arrivent à se passer entièrement d’une carte de crédit.

Lorsque l’on rajoute le coût de cette option aux comptes qui n’équipent le client que d’une carte de débit Maestro/Bancontact, les frais annuels augmentent : de 5 euros pour une carte de crédit chez Beobank à 24 euros chez Axa.

2 – Où sont les frais cachés ?

Car dans d’autres cas et en dehors de la problématique de la carte de crédit, d’autres frais peuvent apparaître lorsque l’on possède un compte à vue gratuit. « Des frais inhérents à l’utilisation et pas seulement à l’ouverture du compte », précise-t-on chez Test-Achats.

L’exemple typique : les frais appliqués aux retraits de cash en dehors de l’institution qui a émis la carte. Chez Record Bank, par exemple, tout retrait d’argent liquide qui s’effectue en dehors du réseau de Record et d’ING est facturé. Une visite au distributeur d’un concurrent coûte 70 cents. Même principe chez bpost banque, le compte gratuit impute 20 cents pour un retrait effectué auprès d’une autre banque. Le compte de base de KBC impute également 20 cents pour tout liquide retiré à un automate d’une autre marque que KBC ou CBC.

Par ailleurs, les comptes gratuits n’échappent pas à la problématique des « frais cachés » des comptes classiques. Les frais extraordinaires entraînés par l’envoi par courrier des extraits de compte, l’assurance-compte, l’encaissement d’un chèque ou encore l’introduction d’un virement papier qui coûte parfois jusqu’à 1 euro. Une domiciliation rejetée pour cause de solde insuffisant sur le compte bancaire peut coûter jusqu’à 7 euros.

3 – Quelle offre pour les jeunes ?

Bonne nouvelle pour les plus jeunes, la plupart des comptes sont gratuits pour eux. Chez BNP Paribas Fortis, les moins de 27 ans bénéficient de l’offre Hello4You. Proposée en passant par la marque verte, c’est surtout sous la banque 100 % digitale Hello Bank que le client évolue. L’environnement résolument tourné vers la clientèle plus jeune inclut une carte de crédit prépayée jusqu’à 25 ans. Le compte jeune de KBC ne demande aucun frais pour autant que le client ne dépasse pas 25 ans, mais la carte de crédit n’y est pas incluse.

Chez Belfius, le compte « Comfort » sans carte de crédit est offert aux moins de 25 ans. Cependant, et jusqu’à 29 ans, la banque offre la première année de cotisation sur les autres packs plus complets. Après les 12 premiers mois, le jeune doit cependant s’acquitter des frais classiques.

Seule ING n’applique pas d’offre spécifique pour les clients dans la vingtaine. Le compte jeune gratuit est destiné aux moins de 18 ans. Au-delà, les étudiants et jeunes actifs sont amenés à se tourner vers une autre offre de la banque.

L’offre qui rapporte

Et si chaque opération réalisée vous rapportait de l’argent ? Cela existe. Chez Keytrade, la banque vous propose de faire une double économie si vous décidez de quitter votre institution pour souscrire à son offre en ligne. Un, une économie sur le coût annuel de votre compte à vue actuel. Deux, le montant que Keytrade vous paiera. Car la banque applique de fait un bonus de 5 cents pour toute opération bancaire effectuée. Selon la banque, un profil classique toucherait jusqu’à 26,40 euros par an.

Premier client ? Belfius vous propose actuellement de recevoir 20 euros directement en ouvrant votre premier compte bancaire dans l’institution. Chez ING, c’est 50 euros que la banque est prête à offrir à ses clients s’ils ouvrent un compte et activent leur e-banking ou installent l’application mobile de la marque orange avant ce dimanche 6 août.